On vit dans un monde où la sexualité est omniprésente. Où l’image de la sexualité est présente devrais-je dire. On peut facilement se demander si on en parle trop. Drôle de question venant d’une sexologue ? Pas tant que ça.
À force de parler de sexualité, on finit par avoir des attentes démesurées. Pire encore, on finit par penser que pour avoir une sexualité satisfaisante elle doit être exubérante et flamboyante. Qu’elle doit se renouveler, se diversifier. On s’étire alors à l’extérieur de soi dans une tentative de trouver ce qui nous manque pour enfin atteindre l’ultime satisfaction sexuelle.
Et pourtant, c’est à l’intérieur de soi que se trouve le plus grand potentiel de plaisir. C’est en y plongeant qu’on peut y accéder. Et c’est en réussissant à partager cet espace avec quelqu’un d’autre qu’on peut espérer vivre une sexualité épanouie. Mais pour ça il faut accepter de se rencontrer et de se dévoiler.
Alors est-ce qu’on parle trop de sexualité ? En fait, je pense qu’on en parle mal. Qu’on parle de son extérieur, de son esthétisme, de ses performances et qu’on passe à côté des émotions, du vécu, de la rencontre avec l’autre.
Parler de sexualité ? oui dans la mesure où on s’assure de créer un espace où pourront habiter nos pensées, nos émotions, nos questionnements et notre corps. Dans la mesure où on ne se limite pas à une succession de techniques et mode d’emploi réducteurs.
Parution originale : 9 octobre 2013