Difficile de nier l’ampleur des énergies qu’on met à être en couple. Pour certains c’est d’une beauté inouïe. Ça se traduit souvent sous la forme d’êtres humains qui s’ouvrent, qui plongent au fond d’eux pour faire ressortir ce qu’ils ont de plus vrai, de plus authentique, qui acceptent d’être vulnérables pour offrir à l’autre qui ils sont, tout simplement, sans filtre, sans artifice.
Pour d’autres, c’est plus sombre, plus tordu. On constate l’incroyable force du déni, l’infini capacité à se mettre la tête dans le sable d’un désert toujours plus grand, pour ne pas voir ce qui est d’une évidence incontournable : on est pas heureux. Parfois, c’est à cause de mauvais plis qu’on a pris avec les années, parfois c’est le manque de respect, de considération, d’autres fois on est aux prises avec une incompatibilité présente depuis le début. Ce qu’on peut se faire à soi-même pour ne pas briser l’illusion du rêve qu’on a entretenu, est sans fin.
Pourtant, malgré la force herculéenne que peut atteindre le déni, la vérité arrive souvent à émerger laissant place à une prise de conscience douloureuse : l’impression d’avoir perdu ces (2-5-10 ou 20…) années. Terriblement triste, ce constat n’est pas vain. Il permet à l’éblouissante force de vie qui habite l’être humain de retrouver ses droits et de se remettre à dicter comment se déroulera le bout de vie qui reste devant.